Nous avons assassiné,
Notre terre si bleue, si belle,
Et la maladie est venue à tire-d’aile,
Sans aucune pitié.
Nous avons pris ce qu’elle nous offrait,
Sans un regard, sans une pensée,
Aujourd’hui, nous pleurons,
Tous ses bienfaits, et nous pestons !
Nous l’avons vidé,
Nous avons chassé,
Nous avons pêché,
Tout cela avec excès !
Nous avons massacré des animaux,
Quelquefois pour manger,
Souvent pour plaisanter,
Et nous voilà la tête sur le billot.
Nos fumées, nos gaz d’échappement,
L’ont étouffée,
Nos usines, nos grands baraquements,
L’ont essoufflée !
Elle a toujours été protectrice pour nous,
Et qu’avons-nous fait pour la remercier ?
Nous l’avons traité avec un énorme dégoût,
Et maintenant nous nous mettons à prier !
Hélas, c’était avant qu’il fallait y penser,
À ne pas trop l’exploiter,
À prendre soin d’elle, à bien la soigner,
Au lieu de cela, nous en avons abusé !
Nous avons pollué et intoxiqué ses océans,
Nous sommes toujours aussi inconséquents !
Nous avons détruit la plupart de ses coraux !
Jetés tous nos déchets dans ses flots.
Nous nous comportons en conquérants,
Nous sommes toujours plus intransigeants !
Et nous avons placé nos idéaux,
Au-dessus de tout, au plus haut.
La planète à bout de souffle,
A trouvé le moyen de se dépolluer,
Elle nous a fait un coup d’esbroufe,
Sait de quelle manière se soigner.
Alors, elle nous a envoyé ce virus,
A mis à l’arrêt nos voitures,
Nos usines, nos écoles, nos bus,
Et nous voici confinés en villégiature.
Au repos dans nos maisons,
À écouter des chansons,
De nos artistes au diapason,
Via Facebook nous chantons.
Hier, sur mon balcon,
J’entendais la nature s’exprimer,
Grenouilles, crapauds, coasser,
Ensemble, à l’unisson.
Prenons cet arrêt comme un défi,
Montrons-lui que nous pouvons changer,
Et alors nous serons surpris,
De voir que nous sommes acceptés,
Sur cette terre si bleue, si belle,
Si elle nous accorde une deuxième chance,
Saisissons-la, même si elle se rebelle,
Nous lui devons cette espérance.
Elle permettra notre régénérescence,
Et nous pourrons enfin tous nous ressourcer,
Un peu comme une irrévérence,
Pour repartir du bon pied, vers notre destinée !
Sauvons notre terre,
et nous nous sauverons nous-même.
Corinne Christol-Banos – Copyright 2020
